Premier Jet

(Titre nul, j'avais pas d'idée alors c'est un titre provisoire)

Introduction

« Dans mon rêve, je me souviens d’une femme. Elle était assez jolie. Mais dans ses grands yeux pâles, il y avait la peur. Elle était tout contre de grandes portes Françaises. Pas que je suis un expert là-dedans, mais j’ai su distinguer l’environnement. Un homme s’était approché d’elle. Je ne l’avais vu que de dos et, de toute façon, sur les côtés de sa tête, je distinguais les débuts d’un masque. Il avançait dangereusement vers la femme. Soudain, il la poussa en ouvrant les portes et je vis avec horreur ce que la pièce contenait. En regardant vite, elle semblait belle ; de grandes fenêtres laissaient passer les derniers rayons du soleil, me permettant de deviner que c’était le soir. Mais il y avait des chaînes qui pendaient du plafond et d’étranges instruments qui trainaient çà et là. L’homme en prit un et le leva pour le montrer à la femme. C’était comme une étrange de menotte large en acier. Et il y avait une sorte d’anneau. L’homme attrapa le poignet de la pauvre femme avant qu’elle ne s’éloigne trop et attacha l’objet à son cou avant de lier ses pieds et ses mains. Et c’est quand il utilisa une chaîne qui pendait du plafond pour l’attacher et qu’il tendit la main vers un objet horriblement coupant que je me réveillais en sursaut, comprenant qu’il allait la torturé jusqu’à ce qu’elle meure.
Ce que je ne compris pas, c’est qu’avant il l’avait regardé si amoureusement quand elle était sortie de chez elle … »

Chapitre I - Ses Premiers Mots

Depuis plusieurs années déjà, j'ai toujours été dans la même classe que Matthew Walker. Ce jeune homme ne m’a jamais vraiment intrigué. Il ne manifestait jamais sa présence et restait souvent dans son coin, silencieux. Parfois, avec mes amies, on rigolaient dans son dos en se demandant s’il avait une langue et, si non, si c’était lui qui se l’était arraché tout seul. Vous comprendrez qu’il semblait assez étrange, ce garçon aux yeux noisette, au teint sombre comme s’il était bronzé en permanence et aux cheveux noirs toujours ébouriffés. Tous les élèves avaient aussi remarqué que Matt traçait des dessins assez inquiétant dans ses carnets. Il avait ainsi bien vite acquis une mauvaise réputation auprès de nous, surtout qu’il n’avait pas une beauté particulièrement légendaire. Tout au long de notre jeunesse, il avait été le souffre-douleur des bandes « cool » qui lui faisaient subir les quatre-cents coups.

Et maintenant, toutes les filles s’en mordent les doigts.

Depuis que nous sommes au lycée, Matt est devenu un jeune homme possédant un charme mystérieux. Il semble avoir appris à sourire et ses dents sont d’un blanc éclatant, même si nous les voyions rarement. Mais, je crois être la seule à l’avoir remarquée, dans ses yeux j’ai pu entrevoir une faible lueur d’inquiétude. Enfin bref, en quelques années, Matt Walker est passé de nullard à mystérieux jeune homme qui attire tous le monde. Et, par sa faute, on dirait que j’ai quelque peu pris sa place. Non pas que je m’en plaigne, loin de là ! Il faut dire que je m'en fiche. Mais comprenez que la jalousie rend horriblement hypocrite et que ma relation avec mon habituelle bande d’amies c’est envenimé depuis qu’il m’a adressé la parole pour la première fois.

-Hé, River !

Je me retournai, surprise d’entendre cette voix qui m’était tellement inconnu. Quand je vis qu’il s’agissait de Matt, je fus surprise, mais sans sentir mon cœur faire un bond, comme toutes les autres filles qui se disaient chanceuses d’avoir croisés son regard. Par contre je m’étonnai à trouver qu’il avait une jolie voix et qu’il devrait parler un peu plus.

-Euh … Bonjour Matthew.
-Arrête, tu peux m’appeler Matt.

Je sentis des regards courroucés sur ma nuque. Était-ce un mauvais présage ? Matthew Walker qui demande à la simple River Marshall de l’appeler par son surnom. J’allais me faire des ennemis parmi les blondinettes qui constituaient son fan club, c’était certain !

-D’accord. Tu vas bien ?, lui demandai-je, légèrement timide.
-Écoute, le soir, si tu sors, évite d’être seule, d’acc ?, me dit-il en ignorant ma question.

J’acquiesçais, mais restais sceptique. C’était quoi ce conseil à la noix ? Qu’est-ce que j’étais censée y comprendre ? Mais avant que j’ai pu le questionner d’avantage, il me fit un faible sourire et s’en alla aussi vite qu’il était apparu. Je restais là, comme une imbécile, dans le milieu du couloir du lycée, jusqu’à ce que Emily, mon amie depuis toujours, se plante devant moi avec un air refrogné.

-Qu’est-ce que tu fichais avec Matt ?
-Quoi ? Il est venu me parler !
-Tu as essayé de le draguer, hein ? Avoue !
-Ah, Mily, je sais que tu as flashé sur lui et, de toute façon, il ne m’intéresse pas !

Emily continuait de me regarder, soupçonneuse. Elle s’attendait à quoi ? Je lui avais tellement répéter que pour moi, Matt était un mec de ma classe qui avait gagné en beauté au fil des ans et qui, surtout, ne m’impressionnait pas le moins du monde. Mais mon amie continuait de me fixer, méfiante.

-Bon, on va dîner ? Je meurs de faim !, dis-je pour détendre l’atmosphère.

Mon amie opina de la tête et nous nous rendîmes ensemble à nos casiers puis à la cafétéria en silence. À la table, il y avait déjà les autres qui discutaient ensemble. Dans notre bande, nous étions cinq. On semblait pratiquement inséparable. Mais je ne me doutais pas que la situation changerait pour si peu.
Peut-être devrais-je dire qui sont mes amies. Bien sûr, il y a Emily Walsh, cette jolie blondinette au regard azur. Puis, il y a Hope Jackson, une jeune fille qui parle fort aux cheveux roux flamboyant et aux dents si blanches qu’elles en paraissent bleues. Ensuite, Ivory James, celle qui sais toujours tout sur tout que ce soit sur les potins des stars ou les histoires d’amours dans l’école. Impossible de lui cacher quoi que ce soit et impossible pour elle de garder un secret. Et, la plus discrète, Lily Stanford. Ses yeux d’un étrange turquoise parcours pratiquement toujours des livres et, malgré le fait qu’on lui attribue le surnom d’Intello de Service, c’est surement celle qui a le plus de style entre nous. Finalement, il y a moi, River Marshall. Je suis une fille aussi normale que l’est n’importe quelle fille avec mes cheveux bruns foncés et mes yeux d’un vert déplorable.

Nous nous assîmes parmi nos amies qui me regardèrent, surprises, excepté Lily. Je devinais bien vite qu’Ivry avait appris la nouvelle et avait avertie tout le monde. Je détournai le regard, me concentrant sur ce que j’allais manger, silencieuse. Je me rendis alors compte que le menu de la cafétéria laissait à désirer …

-Alors, River, il a une belle voix, Matt ?, me demanda alors Ivory.
-J’en sais rien, je n’ai pas trop porté attention, répondis-je sur un ton insouciant.

Mais je sentis dans leurs regards qu’elles ne me croyaient pas. Qu’est-ce qu’elles pouvaient bien s’imaginer ? Que j’avais essayé de le draguer comme aucune en jouant de mes charmes ? Je me retins de ne pas soupirer d’agacement.

-Ne vous énervez pas, les filles, c’est qu’un mec et je suis sur que River n’est pas du genre à draguer tout ce qui bouge, dit la voix rêveuse de Lily.
-Mais je ne suis quand même pas d’accord ! Elle sait que toutes les filles craquent sur lui, moi en particulier !, s’exclama alors Emily.

Je remarquai avec horreur que Hope et Ivory étaient d’accord avec elle. Lily releva la tête de son bouquin et se mit à fouiller dans son sac. Elle en sortit son téléphone portable noir, plutôt conventionnel, et joua sur les touches. Il avait vibré, semblait-il, puisqu’elle alla dans la section SMS. Il y a bien un mois de cela, Lily c’était abonnée à un service de nouvelle qui l’informait des derniers évènements dont parlaient toujours les médias. Je lui fus reconnaissante de nous dire les actualités à ce moment précis.

-Il y a une jeune femme d’ici qui a disparu il y a trois jours. Elle s’appelle Lucy Parker et a dix-neuf ans. Ses parents disent qu’elle était sortie toute seule faire une ballade vers 9h et quart et qu’elle n’est pas revenue depuis.
-Lucy Parker ? Ce n’était pas elle qui avait été la Reine du bal des Feuilles d’Automne, il y a un mois ? , demanda Hope, en fronçant les sourcils.

Ivory opina de la tête.

-Mais c’est horrible ! Quoique, elle n’aurait pas pu disparaître avant le bal aussi ? J’aurai gagné la couronne, comme ça !, s’exclama alors Emily, d’une voix dénuée de compassion.

À mon tour, je fronçais les sourcils et demandait à Lily sont téléphone. Je relus ce qui y était écrit et trois mots retinrent mon attention; Sortie toute seule. Cela me rappelait les paroles de Matt. Si tu sors le soir, évite d’être seule. Était-ce une simple coïncidence ? Surement, je n’avais aucuns soucis à me faire ! Je rendis son téléphone à Lily et me leva.

-Bon, les filles, je vais à la bibliothèque, j’ai un devoir à finir.
-Attend, je viens avec toi, me dit alors Lily.

J’en fus surprise mais de façon agréable. Je n’avais jamais eue la chance de lui parler à elle seule. Je me levai et prit mon sac, aussitôt suivit par Lily. Elle salua les autres filles – ce que je ne fis pas parce que j’était un peu blessé qu’elles ne me croient pas – Et nous partîmes ensemble pour la bibliothèque.